Heurs et malheurs d’une
grande abbatiale romane
Sous la conduite de Jacques Moulin,
Philippe Plagnieux et Éliane Vergnolle
Si célèbre et si méconnue…Tandis que le chevet de Saint-Germain-des-Prés – qui a déjà été l’objet d’une visite de la SFA – a trouvé sa place dans l’histoire des débuts de l’architecture gothique, l’abbatiale édifiée par Robert le Pieux dans le premier tiers du XIe siècle reste un champ d’étude. La visite du monument présentera les premiers résultats du Projet Collectif de Recherches dirigé par Philippe Plagnieux (université Paris I Panthéon-Sorbonne) : observation des maçonneries de la tour-porche et de la nef, analyse dendrochronologique des bois remployés dans la charpente actuelle et restitution de l’état roman. Désormais attribuable avec certitude aux années 1020, la nef apparaît, avec ses piles composées surmontées d’un remarquable ensemble de chapiteaux figurés et historiés, comme l’un des monuments majeurs de son temps.
Cette nef romane n’est plus immédiatement perceptible aux yeux du visiteur en raison des transformations qui lui ont été apportées successivement aux XVIIe et XIXe siècles. En revanche, le nettoyage récent des parements intérieurs de l’église fait apparaître le monument sous un jour nouveau. Entre 1820 et 1863, sa restauration fit l’objet d’intenses débats sur la place du décor dans la remise en état des églises médiévales. Sous l’égide de Victor Baltard, Hippolyte Flandrin, Sébastien Cornu et Alexandre Denuelle donnèrent au monument une nouvelle forme, qui s’impose désormais à toutes les strates architecturales antérieures, mais qui apparaît comme une des plus brillantes et ambitieuses du XIXe siècle.
Crédit photographique : Cantepien
Tarifs et inscription