Le 182e congrès de la Société française d'Archéologie s'est tenu à Auch et dans le Gers, du jeudi 22 au lundi 26 juin 2023, rassemblant plus de 150 participants, sociétaires, amateurs et professionnels du patrimoine. La coordination scientifique était assurée par Virginie Czerniak, maître de conférences en histoire de l'art du Moyen Âge, université Toulouse 2 - Jean Jaurès, laboratoire TRACES.
Les Actes de ce congrès paraîtront au second semestre 2025 dans la collection Congrès archéologique de France publiée par la SFA.
La Gascogne a suscité l’intérêt de la SFA à deux reprises, témoignant de la richesse incontestable de son patrimoine. Mais ces attentions renouvelées remontent respectivement aux congrès de 1901 et 1970 : il était donc opportun de renouveler l’expérience ! Ainsi la Société Française d’Archéologie revient dans la Gascogne gersoise, la « plus gasconne de toutes » de l’aveu même de Marcel Durliat dans sa magistrale introduction d’il y a cinquante-trois ans.
L’architecture médiévale est à l’honneur, tout particulièrement celle des XIIIe et XIVe siècles, au cours desquels la Gascogne fut au cœur de violents antagonismes qui secouaient alors l’Occident. Sise entre Atlantique et Pyrénées, Bordeaux et Toulouse, elle fut en effet de tout temps une entité territoriale riche et convoitée. Des atouts qui, à la faveur des fluctuations féodales inaugurées par le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt en 1152, allaient faire de cette contrée une zone d’insécurité patente. Aux portes des terres des Comtes de Toulouse, devenues françaises en 1271, la Gascogne fut ainsi pour plusieurs siècles l’otage des conflits entre rois d’Angleterre et rois de France.
Durant ces temps, le territoire fut marqué par une forte division sociale, avec des bourgeois s’émancipant des anciennes seigneuries urbaines grâce aux privilèges accordés par les ducs anglais et, à l’opposé, des paysans et des seigneurs se rangeant plus volontiers sous la bannière française. Une situation complexe dont nous gardons témoignage avec les multiples fondations civiles et militaires – bastides, maisons fortes et châteaux – qui parsèment les vallonnements gersois.
Autant de lieux de pouvoir parmi lesquels il convient aussi de convoquer les créations religieuses. Dans l’orbite d’une papauté avignonnaise favorisant grandement les prélats méridionaux et particulièrement les gascons – tels qu’Arnaud d’Aux ou Arnaud Aubert, respectivement fondateurs de La Romieu et de Bassoues – les collégiales, cathédrales et abbayes qui furent alors érigées ou rénovées témoignent de l’importance du rayonnement artistique de Toulouse qu’une récente exposition du Musée de Cluny - Musée national du Moyen Âge vient de mettre en valeur.
Monuments
Auch, cathédrale Sainte-Marie | Bassoues, tour, palais archiépiscopal et bastide | Flaran, abbaye | La Romieu, collégiale, peintures murales, cloître et ensemble canonial, palais | Le Garrané (Seissan), maison-forte | Le Mas d'Auvignon, château | Lombez, ancienne cathédrale | Mazères (Barran), palais archiépiscopal | Larressingle, église, maison-forte, enceinte et maisons | Montréal-du-Gers, église, bastide et maisons | Sainte-Mère, maison-forte, église et porte | Simorre, église | Vopillon (Beaumont), église
Présentateurs
Guilhem de CERTAINES - Alain CHAMPAGNE - Guillaume CLEMENT - Aurélia COHENDY - Anaïs COMET - Christian CORVISIER - Virginie CZERNIAK - Jacques DUBOIS - Sophie FRADIER - Catherine GAICH - Yves GALLET - Pierre GARRIGOU GRANDCHAMP - Michel HUE - Diane JOY - Pascal JULIEN - Jacques LAPART - Bastien LEFEBVRE - Olivier MESLAY - Jean MESQUI - Gilles SERAPHIN - Stéphane THOUIN - Catherine VIERS