Le 178e congrès de la Société française d'archéologie s'est tenu à Cherbourg et dans la Manche, du jeudi 13 au lundi 17 juin 2019. Grâce à l'initiative et sous la conduite de Gilles Désiré dit Gosset, directeur de la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie, qui en a assuré la coordination scientifique, le congrès a rassemblé près de 190 participants, sociétaires, amateurs et professionnels du patrimoine. 

Les Actes de ce congrès ont été publiés en 2021 dans la collection Congrès archéologique de France publiée par la SFA.

Acheter le volume du 178e congrès       S'abonner au Congrès  

Pour la première fois depuis 1966 le congrès archéologique de France est revenu dans la Manche. Si la précédente édition avait été essentiellement consacrée aux édifices religieux du Cotentin et de l’Avranchin, nous nous sommes intéressés cette fois à une région spécifique, le nord du département, ou Clos du Cotentin, et au patrimoine militaire et civil exceptionnel que celui-ci renferme.

Le plus important d’entre eux est méconnu : pourtant, avec sept kilomètres de digues ponctuées d’impressionnantes fortifications, ​Cherbourg possède une des plus grandes rades artificielles du monde ; l’arsenal de la Marine nationale et les trois bassins qui le composent forment, quant à eux, une ville dans la ville vouée à la construction navale. Les tours de la Hougue, bâties à la fin du XVIIe siècle sur la côte Est du Cotentin, sont inscrites depuis 2008 au patrimoine mondial de l’humanité dans le réseau des fortifications Vauban. Le hangar à dirigeables d’Écausseville est un chef-d’œuvre du Génie militaire, sans équivalent en France. La période médiévale, avec les imposants châteaux de Bricquebec et Saint-Sauveur-le-Vicomte, est bien présente dans cette histoire de la fortification que, des vestiges protohistoriques du Hague-Dick au Mur de l’Atlantique, le congrès interroge.

Le Clos du Cotentin, fermé sur trois côtés par la mer et barré au sud par la ligne des marais de Carentan, forme une presqu’île qui, jusqu’au XIXe siècle, vivait pratiquement coupée de la terre ferme pendant les mois d’hiver. Dans cet espace du bout du monde et autour de la capitale administrative que formait la petite cité aristocratique de Valognes, le « Versailles normand », s’est développée une architecture de châteaux et de manoirs de plaisance. Toutes les périodes architecturales sont présentes, depuis la fin du Moyen Âge et la Renaissance (manoir de Garnetot, Galleries de Bricquebec) jusqu’aux aménagements du XIXe siècle, qui n’oublient pas la création de merveilleux jardins (Nacqueville, Tourlaville). Le XVIIIe siècle a laissé des témoins particulièrement intéressants de l’architecture classique : Carneville, Saint-Pierre-Église, Pont-Rilly. L’ombre de personnages illustres flotte encore dans certaines de ces propriétés, celle du prince Lebrun à Chiffrevast, celle d’Alexis de Tocqueville dans le château éponyme ou celle de Jules Barbey d’Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte. Entre construction et réaménagements successifs, notre programme permet d’appréhender les grandes caractéristiques techniques et historiques de l’architecture civile cotentinaise.