Jean-Marie Guillouët
Lundi 10 février 2025 à 18h
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Au sein du répertoire décoratif sculpté employé par les lapicides et les tailleurs de pierre à la fin du Moyen Âge, il est un procédé particulièrement remarquable. Présent dans moins d’une vingtaine d’édifices construits dans la France moyenne, atlantique et septentrionale entre le début du XVe siècle et le premier tiers du siècle suivant, il est aisément décrit. Derrière le délicat réseau des petites arcatures ornant les dais ou les baldaquins des portails gothiques flamboyants, de profonds refouillements sont ménagés dans la masse de la pierre pour accueillir de fines plaques d’ardoises, insérées verticalement afin de rehausser précieusement le dessin des arcatures miniatures de ces pièces de microarchitecture. Cette procédure fort simple dans son principe et relativement marginale par son ampleur s’avère être d’une difficulté extrême de réalisation.
Elle constitue à ce titre une porte d’accès privilégiée à l’histoire culturelle des protagonistes de la création artisanale à la fin du Moyen Âge et permet de comprendre le rôle de la virtuosité technique dans l’établissement des hiérarchies informelles entre les acteurs des métiers de la construction. Ces objets stéréotomiques remarquables sont autant de témoignages de cette période de « hautes eaux » des savoir-faire dans les pratiques artisanales, constat qui semble conduire à faire de l’architecture flamboyante du dernier siècle du Moyen Âge une sorte de gothique
« hyper-technique ».
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