Par Yves GALLET
Lundi 11 mars 2024 à 18h
Evènement terminé
Depuis la construction du château de Chambord, les escaliers à double révolution exercent sur l’esprit des architectes et des amateurs d’architecture une fascination particulière. L’élégance de leurs courbes, le caractère ingénieux des deux circulations enroulées mais autonomes, la virtuosité étourdissante de leur construction, expliquent la stupeur et l’étonnement admiratif qu’ils provoquent. Ces escaliers n’ont pourtant jamais fait l’objet d’une approche systématique, et les auteurs qui en signalent telle ou telle occurrence se contentent de les comparer, d’un mot, à l’exemple le plus connu : Chambord, souvent attribué – quoique sans doute trop rapidement – à l’imagination féconde de Léonard de Vinci.
En réalité, l’enquête révèle, au-delà du seul cas de Chambord, l’existence de dizaines d’exemples, souvent postérieurs à la Renaissance, et même très contemporains, mais parfois aussi beaucoup plus anciens. Les moyens d’investigation d’aujourd’hui permettent également d’en repérer dans des lieux géographique- ment très éloignés de l’Occident médiéval et moderne, dans des cultures et donc des contextes variés, en terres d’Islam, et jusqu’en Chine ou au Japon. Qui sait, par exemple, qu’un escalier à double révolution permet de visiter la Statue de la Liberté, ou que les plus anciennes de ces structures se rencontrent dans l’Iran des xie et xiie siècles ? Qui sait que le bombardement de Mossoul par l’Etat islamique en 2017 a fait disparaître l’un des plus vieux minarets à double révolution ? Et qui connaît les pagodes à double révolution de Taïwan ou, dans un autre genre, les escalators à double révolution de Las Vegas ?
De Chambord à New York, de Mossoul à Canton ou à Dubaï, en passant par l’Allemagne, la Turquie ou le Japon, et du Moyen Âge jusqu’à nos jours, c’est à un voyage global que la conférence invite, pour écrire une autre histoire de l’escalier à double révolution.
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