Bulletin monumental 182-3 (2024)
Numéro varia
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Bulletin monumental, t. 182-3
ISBN : 978-2-36919-207-7
Prix de vente en librairie : 20 €
Sommaire du Bulletin monumental 182-3
Articles
Redécouverte d’une aula d’un hôtel patricien du
XIVe siècle à Metz. L’hôtel de Heu, par Antoine
LacailleDu château de Berny à la chapelle de Marines :
Louis Métézeau et le chancelier de Sillery, par
Étienne FaisantLouis Le Vau, le Bernin et l’hôtel de Lionne à
Paris, par Clémence PauMélanges. La Crucifixion dans l’émaillerie mosane. à propos d’une plaquette inédite de collection privée, par Philippe George
Lire les résumés analytiques
La restauration des premier et deuxième étages de l’hôtel de Heu, situé rue de la Fontaine à Metz, a conduit à la réalisation d’un diagnostic archéologique.
Les sondages pratiqués sur les murs et les plafonds ont révélé de nombreux réaménagements. Un édifice, peut-être datable du XIIIe siècle et dont il subsiste un mur percé d’une porte, constitue le premier aménagement identifié. Vers 1323, une imposante demeure est érigée à l’emplacement de constructions préexistantes, dont le souvenir se conserve essentiellement dans le plan des caves. Le niveau d’étage prend la forme d’une salle d’apparat, dotée d’une cheminée et de deux files de colonnes supportant un plafond, et ajourée de claires-voies sur deux murs opposés. La forme de l’édifice reprend les codes de l’architecture résidentielle de l’élite messine : en effet, le commanditaire n’est autre que Thiébaut de Heu, membre d’une puissante famille.
Son descendant, Nicole III de Heu, agrandit la propriété familiale. Il en résulte la création d’un grand logis avec porche et galerie voûtés, associés à un escalier en vis remarquable par sa forme à double révolution. Le programme décoratif peint de l’hôtel de Heu est repensé à ce moment. La grande aula de la demeure du XIVe siècle est partitionnée horizontalement et verticalement au XVIIIe siècle afin de favoriser le logement des séminaristes de la Congrégation de la Mission.
Mots-clefs : maison, Bas Moyen Âge, architecture domestique, décor.
English summary (Traduction de Patricia Stirnemann)
The discovery of a state room in a 14th century private manor in Metz. The Hôtel de Heu, by Antoine Lacaille
The restoration of the first and second stories of the Heu manor, situated on the rue de la Fontain in Metz, was accompanied by an archeological diagnosis. Soundings in the walls and ceilings gave witness to many renovations. The earliest trace of an edifice, datable perhaps to the thirteenth century, is a wall with a portal. Toward 1323 an imposing dwelling was built in place of pre-existing structures; its form is essentially reflected in the plan of the cellar. The first floor consists of a stately room with a chimney, two rows of columns supporting the ceiling, and clerestories in the opposing walls. The form of the edifice respects the architectural codes of elite Messine residences, and indeed the owner was none other that Thiebaut de Heu, the member of a powerful family.
His descendant, Nicole III de Heu, enlarged the family property, creating an impressive dwelling with a vaulted porch and gallery, joined by spiral staircase that is remarkable for its double revolution. The painted decorative program is renewed at this time. The great state room of the fourteenth-century manor was partitioned horizontally and vertically in the eighteenth century to create lodgings for the seminarians of the Congregation de la Mission.
Key words: dwelling, late Middle Ages, domestic architecture, decoration.
Deutsche zusammenfassung (Traduction de Pierre Steimer)
Wiederentdeckung einer Aula eines Patrizierhauses aus dem 14. Jahrhundert in Metz. Das Hôtel de Heu. Von Antoine Lacaille
Die Restaurierung des ersten und zweiten Stockwerks des Hôtel de Heu in der Rue de la Fontaine in Metz bot die Gelegenheit, eine archäologische Bestandsaufnahme durchzuführen.
Sondierungen an Wänden und Decken ergaben, dass zahlreiche Umgestaltungen vorgenommen worden waren. Ein Gebäude, das möglicherweise aus dem 13. Jahrhundert stammt und von dem noch eine Mauer mit einer Tür erhalten ist, wurde als ältester Bauteil identifiziert. Um 1323 wurde an der Stelle eines bereits bestehenden Gebäudes, an das vor allem der Grundriss des Kellers erinnert, ein imposantes Haus errichtet. Das Obergeschoss hat die Form eines Prunksaals mit einem Kamin und zwei eine Decke tragenden Säulenreihen. Fenster in den beiden gegenüber liegenden Wänden belichten den Raum. Die Form des Gebäudes greift die Codes der Wohnarchitektur der Metzer Elite auf: Der Auftraggeber war nämlich kein anderer als Thiebaut de Heu, Mitglied einer mächtigen Familie.
Sein Nachkomme, Nicole III de Heu, vergrößerte den Familienbesitz. Es entstand ein großes Wohnhaus mit gewölbter Vorhalle und Galerie, verbunden mit einer bemerkenswerten doppelläufigen Wendeltreppe. Das gemalte dekorative Programm des Hôtel de Heu wurde zu diesem Zeitpunkt neu überdacht. Im 18. Jahrhundert wurde die große Aula des Patrizierhauses aus dem 14. Jahrhundert horizontal und vertikal unterteilt, um die Unterbringung der Seminaristen der Congrégation de la Mission zu gewährleisten.
Schlagwörter: Haus, Spätgotik, Hausarchitektur, Dekor.
Louis Métézeau fut, sans doute, le principal architecte d’Henri IV à la fin de son règne, mais son art demeure mal connu. Ses œuvres attestées et conservées sont en effet trop peu nombreuses pour que l’on puisse en définir les principaux caractères. Cet article entend donc contribuer à une meilleure compréhension de sa production en signalant et en étudiant ses créations pour le chancelier de France Nicolas Brulart de Sillery. Louis Métézeau a fourni en 1610 les dessins de la basse-cour que ce grand personnage fit ajouter à son château de Berny et a vraisemblablement conçu un pavillon ajouté en 1613 à son château de Pamfou. Ces deux découvertes permettent d’attribuer au même architecte la chapelle funéraire que le chancelier fit bâtir à Marines, dont un marché inédit prouve qu’elle a été élevée à partir de 1610-1611. L’analyse de cette chapelle montre enfin que son concepteur a été profondément marqué par l’art de Philibert Delorme, mais aussi qu’il a su s’écarter de ce modèle, son originalité apparaissant notamment dans le traitement de la lumière.
Mots-clefs : château de Berny, château de Pamfou, église de Marines, Louis Métézeau, Nicolas Brulart de Sillery, Philibert Delorme.
English summary (Traduction de Patricia Stirnemann)
From the Château de Berny to the Chapelle de Marines: Louis Métézeau and the chancellor Nicolas Brulart de Sillery, by Étienne Faisant
Louis Métézeau was undoubtedly the principal architect of Henri IV at the end of his reign, but his art is not well known. His attested and preserved works are too few to enable us to define the main characteristics. This article intends to contribute to a better understanding of his production by studying his creations for the chancellor of France, Nicolas Brulart de Sillery. In 1610 Louis Métézeau furnished the drawings for a courtyard that this great lord added to his Château de Berny, and he probably also designed a pavilion added by the chancellor to his Château de Pamfou in 1613. These two discoveries allow us to attribute to Métézeau the funeral chapel that the chancellor had built at Marines; an unpublished transaction dates the beginning of its construction to 1610-1611. An analysis of the chapel shows that its architect was deeply influenced by Philibert Delorme, but he distanced himself from his model especially in the treatment of the lighting.
Key words: Château de Berny, Château de Pamfou, church of Marines, Louis Métézeau, Nicolas Brulart de Sillery, Philibert Delorme.
Deutsche zusammenfassung (Traduction de Pierre Steimer)
Vom Schloss Berny zur Kapelle von Marines : Louis Métézeau und der Kanzler von Sillery. Von Étienne Faisant
Louis Métézeau war zweifellos der wichtigste Architekt Heinrichs IV. am Ende seiner Regierungszeit, doch seine Kunst ist nach wie vor nur unzureichend bekannt. Die geringe Anzahl seiner nachgewiesenen und erhaltenen Werke ermöglicht keine Definition seiner Hauptmerkmale. Der vorliegende Artikel möchte daher zu einem besseren Verständnis seiner Produktion beitragen, indem er seine Entwürfe für den französischen Kanzler Nicolas Brulart de Sillery aufzeigt und untersucht. Louis Métézeau lieferte 1610 die Zeichnungen für den Schlosshof, den diese bedeutende Persönlichkeit an das Schloss Berny anfügen ließ, und entwarf wahrscheinlich einen Pavillon, der 1613 sein Schloss Pamfou vergrößerte. Aufgrund dieser beiden Entdeckungen kann die Grabkapelle, die der Kanzler in Marines bauen ließ, demselben Architekten zugeschrieben werden; ein unveröffentlichter Bauauftrag belegt, dass sie ab 1610-1611 errichtet wurde. Die Untersuchung dieser Kapelle zeigt schließlich, dass ihr Erbauer zutiefst von der Kunst Philibert Delormes geprägt war, aber auch, dass er von diesem Vorbild abweichen konnte, wobei seine Originalität insbesondere in der Lichtführung zum Ausdruck kommt.
Schlagwörter: Château de Berny, Château de Pamfou, Kirche von Marines, Louis Métézeau, Nicolas Brulart de Sillery, Philibert Delorme.
L’hôtel de Lionne, commandé par Hugues de Lionne, futur secrétaire d’État des Affaires étrangères de Louis XIV, au premier architecte du roi Louis Le Vau, était une grande demeure parisienne située rue Neuve-des-Petits-Champs, à l’emplacement actuel du passage Choiseul et de la salle Ventadour. Entièrement détruit sous la Restauration, l’édifice a été immortalisé au xviie siècle par quatre gravures de Jean Marot qui semblent toutefois refléter une image très éloignée de la réalité architecturale. En s’appuyant sur de nombreuses sources d’archives et notamment sur l’analyse d’un dessin inédit, cette étude livre les secrets d’un édifice mal connu dont le chantier fut particulièrement complexe, permettant ainsi de réévaluer le témoignage gravé de Marot et de proposer une restitution de l’hôtel au temps de son premier propriétaire. Plus largement, elle invite à retracer l’histoire d’un véritable chassé-croisé architectural entre plusieurs protagonistes – de Louis Le Vau au Bernin, en passant par Hugues de Lionne et les Villedo – permettant de reconsidérer la place de l’hôtel de Lionne dans l’histoire de l’architecture parisienne.
Mots clés : Louis Le Vau, le Bernin, Hugues de Lionne, Jean Marot, hôtel aristocratique, gravure, dessin, restitution.
English summary (Traduction de Patricia Stirnemann)
Louis Le Vau, Bernini and the Hôtel de Lionne in Paris, by Clémence Pau
The Hôtel de Lionne was commissioned by Hugues de Lionne, future secretary of foreign affairs under Louis XIV; he solicited the king’s chief architect, Louis Le Vau. The hotel was a large Parisian residence situated on the rue Neuve-des-Petits Champs, on the terrain now occupied by the Passage Choiseul and the Salle Ventadour. Completely destroyed under the Restauration, the edifice was immortalized in the seventeenth century by four engravings by Jean Marot, which seem to reflect an image that is rather distanced from the hotel’s architectural reality. With the help of numerous archival sources and especially an analysis of an unpublished drawing, this study makes known the secrets of this little known but particularly complex building and summons a reevaluation of the engravings of Marot and a restitution of the hotel during the time of its first owner. In a wider perspective, the hotel highlights the architectural comings and goings of several protagonists – from Louis Le Vau to Bernini, along with Hugues de Lionne and the Villedo – allowing us to reconsider the place of the Hôtel de Lionne in the history of Parisian architecture.
Key words: Louis Le Vau, Bernini, Hugues de Lionne, Jean Marot, aristocratic hotel, engraving, drawing, restitution.
Deutsche zusammenfassung (Traduction de Pierre Steimer)
Louis Le Vau, Bernini und das Hôtel de Lionne in Paris. Von Clémence Pau
Das Hôtel de Lionne, das von Hugues de Lionne, dem späteren Staatssekretär für auswärtige Angelegenheiten Ludwigs XIV., beim ersten Architekten des Königs, Louis Le Vau, in Auftrag gegeben wurde, war ein großes Pariser Anwesen in der Rue Neuve-des-Petits-Champs, wo sich heute die Passage Choiseul und der Saal Ventadour befinden. Das Gebäude wurde während der Restauration vollständig zerstört. Im 17. Jahrhundert wurde es durch vier Stiche von Jean Marot berühmt, die jedoch ein Bild widerzuspiegeln scheinen, das weit von der architektonischen Realität entfernt ist. Die vorliegende Studie stützt sich auf zahlreiche Archivquellen und insbesondere auf die Analyse einer unveröffentlichten Zeichnung. Sie enthüllt die Geheimnisse eines wenig bekannten Gebäudes, dessen Bauverlauf besonders komplex war, und ermöglicht so eine Neubewertung des druckgrafischen Werks von Marot und die Beschreibung des Stadtpalais zur Zeit seines ersten Besitzers. Im weiteren Sinne lädt sie dazu ein, die Geschichte eines wahren architektonischen Wechselspiels zwischen mehreren Protagonisten - von Louis Le Vau über Hugues de Lionne und die Villedos bis hin zu Bernini - nachzuvollziehen und den Platz des Hôtel de Lionne in der Geschichte der Pariser Architektur neu zu überdenken.
Schlagwörter: Louis Le Vau, Bernini, Hugues de Lionne, Jean Marot, Adelspalast, Stich, Zeichnung, Restitution.
Rubriques : Actualité, Chronique et Bibliographie
Actualité
Charente. Confolens. étude de la façade de la « maison du duc d’Épernon » (Clément Letor)
Charente-Maritime. Montils. église Saint-Sulpice (Émeline Marot)
Lot. Cahors. 121, rue Fondue Haute : une demeure médiévale en forme de tour, à décors peints (1321-1326d) [Anaïs Charrier].
Chronique
Ordres religieux en Pologne et en France, IXe-XIIIe siècle. Le paysage monastique de la Pologne médiévale
(Tomasz Wecławowicz)
— Saint-émilion, un couvent de mendiants dans tous ses états (Pierre Garrigou Grandchamp)
Vie de saints et reliques. Sainte Odile, une rare représentation contemporaine de sa vie et de la translation de ses
reliques (Edina Bozoky)
Urbanisme et architecture. Le renouveau des Arts à Strasbourg, 1560-1600 (Jean Wirth)
Le château de Creil (Oise) : une découverte, une méthode, une histoire (Françoise Boudon)
Peinture – XVIe siècle. Peintres et commanditaires en Auvergne et
Bourbonnais vers 1500 : propositions récentes (Elliot Adam).
Influences architecturales, XIXe et XXe siècles. Italie, Turquie. Un architecte européen à Istanbul (Françoise Hamon)
Défense du Patrimoine. Combler le vide : une exigence salutaire pour les demeures historiques (Marc Sanson)
Bibliographie
Urbanisme. Philippe Araguas, D’Ausone à Montaigne. Bordeaux au Moyen Âge, la ville et ses monuments (Pierre Garrigou Grandchamp)
— Simon Texier (dir.), L’université construit la ville.
Architectures de l’Université de Picardie Jules-Verne (Jacques Moulin).
Architecture civile et religieuse. Pierre Garrigou Grandchamp et Maurice Scellès (dir.), Demeures du Moyen Âge dans le Lot (Jean Mesqui)
— Günther Buchinger (dir.), Die Gozzoburg. Das
Haus des Stadtrichters in Krems (Pierre Garrigou Grandchamp) —
Marc Sanson, L’église Notre-Dame du bout des Ponts, Amboise. Histoire, architecture et mobilier (Jean Mesqui)
Castellologie. Philippe Durand (dir.) et Jean-Claude Drouot (préf.), Le château du Cheylard (commune d’Aujac, Gard) « sentinelle des Cévennes » (Nicolas Faucherre)
— Nicolas Bru (dir.), Du castrum au castellas. Châteaux abandonnés du Moyen Âge dans les
garrigues et piémonts de l’Hérault (Jean Mesqui)
Collections lapidaires. Delphine Hanquiez (dir.), Fragments d’architecture. Les collections lapidaires de la Flandre, de l’Artois et du Cambrésis (Hugo Dehongher)
Jardin. Matthieu Dejean et Perrine Galand-Willemen, Chanteloup, the Renaissance garden of the Villeroys – An initiation to Humanism (Jacques
Moulin).
Tapisserie. Étienne Vacquet et Estelle Géraud (dir.), Parures de fêtes : Splendeurs des tapisseries des collections de Saumur (Pauline Juppin)
Orfèvrerie. Neil Stratford, La Coupe de sainte Agnès (Michèle Bimbenet-Privat)